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Cacao Les planteurs ivoiriens refusent un audit international de la filière

ABIDJAN, 22 août (AFP) - Les planteurs de cacao de Côte d'Ivoire, premier producteur mondial avec 40% des parts de marché, s'opposent à un audit international de la gestion de la filière demandé par la Banque Mondiale, le Fonds monétaire international (FMI) et l'Union Européenne (UE).

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Le président de la Bourse du café-cacao (BCC), structure de commercilisation, Lucien Tapé Doh, dans un communiqué parvenu vendredi à l'AFP, lance un appel "à tous les responsables des structures de gestion de la filière café-cacao de Côte d'Ivoire afin qu'ils interdisent l'accès à toutes les personnes se présentant pour un quelconque audit".

Selon lui, les paysans ivoiriens ont obtenu "une grande victoire en assurant eux-mêmes depuis deux ans la gestion de la filière, ce qui n'avait pas été le cas depuis l'indépendance du pays jusqu'en 2001, quand ils étaient livrés à eux-mêmes".

"Malheureusement, après seulement deux ans de gestion de cette filière, précisément depuis le 19 septembre 2002 (début d'une rébellion armée, ndlr), notre pays connaît une grave pertubation socio-économique qui nuit gravement à sa stabilité économique", a-t-il déploré.

"Aussi, l'ensemble des producteurs ont (...) remis une importante somme d'argent au président de la République afin que ce dernier se donne les moyens de défendre les braves populations", a expliqué le président de la BCC.

Selon M. Tapé Doh, cette contribution des planteurs à "l'effort de guerre" du gouvernement dans sa lutte contre les rebelles "ne devrait pas constituer un argument de la part des bailleurs de fonds pour nous imposer un soi-disant audit de nos propres sociétés".

"Car les différentes structures de gestion de la filière sont privées avec pour chacune, un conseil d'administration", souligne M. Tapé Doh.

Le 9 juillet dernier, les planteurs de cacao avaient salué les réformes initiées avec la libéralisation de la filière voici deux ans. "Avant 2000, la situation était la suivante: le cacao se vendait à 275 FCFA/kg, les pertes cumulées pendant deux campagnes s'élevaient à 1.000 milliards de francs CFA (plus d'1,5 milliard d'euros)", avait expliqué Henri Amouzou.

Selon M. Amouzou, les réformes entreprises en 2000 ont permis aux producteurs d'engranger sur deux campagnes 700 milliards de FCFA avec un prix record de vente de 1.000 FCFA/kg (environ 1,5 euro).

Les réformes introduites dans la filière ont abouti à la création de la BCC, structure de commercialisation en Côte d'Ivoire et du Fonds de développement des activités des producteurs de café et cacao (FDPCC). Le Fonds de régulation et de contrôle (FRC) du cacao, chargé de compenser les pertes liées à d'éventuelles chutes des cours mondiaux, a également été mis en place.

En Côte d'Ivoire, environ 6 millions de personnes vivent directement ou indirectement du cacao, avec environ 620.000 plantations cultivées.

Le café et le cacao représentent 40% des recettes d'exportations du pays et 10% de son PIB.


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